Les anciens, une chance pour le climat 

terre-planete-fragile-Nous animons un petit groupe  de retraités, entrecroisant réflexions et actions, avec deux partenaires, La Fondation Charles Léopold Mayer[1] et le Gérontopole des Pays de Loire[2].

 

Notre intérêt? Les conséquences de l’allongement de l’espérance de vie dans une société mondiale où nous sommes toujours plus nombreux et plus âgés
La rencontre internationale Climat Chance Nantes[3], nous est apparue comme une opportunité pour faire connaître les situations parfois bien particulières des personnes âgées -elles représentent presque la moitié des électeurs entre 18 et 59 ans (24 % – 51%)- face aux conséquences des changements climatiques ; mais aussi d’évoquer la responsabilité des âgés dans leurs modes de vie, leurs comportements, les choix de consommation et de leur environnement.

Ces seuls constats nous obligent, c’est notre postulat et celui de la COP21,  à des politiques nouvelles pour répondre à des conditions de vie souhaitées ou imposées (santé, habitat, transports, loisirs, environnements… ) face aux migrations nationales (climat plus doux, proximité familiale, retour au lieu de naissance…) et particulièrement à celles des personnes âgées des pays situés dans des zones de transformations climatiques (température, tornades, sécheresses …) et obligées de fuir pour survivre.

Une politique nouvelle pour l’harmonisation des relations dans le partage des emplois entre deux, trois jeunes générations pour réaliser une carrière professionnelle avec les retraités assurés d’une pension… mais de plus en plus contraints à trouver un nouvel emploi (pension trop faible, retraite incomplète, retour au domicile des enfants en perte d’emploi, contribution aux coûts des études des petits-enfants…).
Des zones de productions vont devoir changer de région, déplaçant ainsi les emplois ; dans cette logique, les aînés éprouveront quelques difficultés pour quitter leur lieu de vie à la veille de leur vieillesse.

Une politique nouvelle nécessitant des formations aux nouvelles professions (productions moins polluantes en CO2, engrais, pesticides, alimentations humaine et animale), qui ne seront plus transmises par les expériences et connaissances des aînés, mais par des assistants numériques robotisés… Que deviendront leurs savoirs, leurs expériences ? Engloutis dans la modernité ? Et s’ils ont la nécessité d’une reconversion (licenciement après 50 ans) ou le besoin d’un complément de travail durant leur retraite, on imagine les difficultés d’insertion.

Une politique nouvelle de responsabilité[4] des personnes âgées. Nous sommes, ceux en retraite depuis les années 1980, la première génération à vivre 20, 30 ans et plus, en situation de retraite.

Nous n’avons pas, à notre disposition, de modèles historiques de sociétés où se cotoient quatre, cinq générations, dont deux, voire trois simultanément en situation de retraite (la plupart des jeunes retraités ont leurs parents, et de plus en plus leurs grands-parents) ; une société où les plus de 60 ans représentent quasiment la moitié des électeurs en France, mais aussi des consommateurs ! Quelques chiffres : 13 millions actuellement soit 24 % de la population aujourd’hui et plus de 23 millions en 2060…

Une part des difficultés actuelles de la société est due à nos politiques d’après-guerre où il fallait reconstruire et jouir, c’est-à-dire consommer,  dans une course au toujours plus, alimentée par les progrès des sciences et des technologies.

Nous, retraités, avons à écrire cette histoire à travers nos engagements personnels et collectifs.
Nous le pourrons si nous demeurerons connus et reconnus par nos qualités professionnelles dans des activités bénévoles ou non, lucratives ou non, quels que soient la profession, le secteur d’activité, le niveau hiérarchique.
C’est pourquoi nous défendons la qualification de « retraité (e) professionnel (le) », si possible virtuose, qui fait bien ce que les autres ne peuvent ou ne veulent pas faire. Il nous semble que c’est aussi le rôle et la place des aînés, recevant pension sans obligation de produire, d’oser pour accompagner les plus jeunes, sans risquer la sanction d’un licenciement.
Nous souhaitons demeurer attractifs en continuant de nous intéresser à la vie de la société, à travailler pour en changer certaines règles, afin de partager pour construire la paix et le bonheur[5] dans un long vieillissement en bonne santé.
Enfin, nous considérons avoir une responsabilité spécifique en accompagnant les personnes malades ou handicapées, ne serait-ce que par notre seule présence. Car comment prétendre développer la santé si nous sommes ignorants de ceux qui souffrent ?

 

Pierre Caro

[1] La Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme (fph) est une fondation de droit suisse. Elle veut contribuer à l’émergence d’une communauté mondiale et intervient dans les champs de la gouvernance, de l’éthique et des modes de vie durables.

[2] http://www.gerontopole-paysdelaloire.fr/

[3] Climat chance, rencontre internationale à Nantes, 26/28 septembre 2016

[4] Bien différente de la culpabilisation actuelle suite au discours ambiant sur le coût du vieillissement…

[5] Sans méconnaitre les réalités humaines complexes…

Laisser un commentaire